Après la première phase de la mise en œuvre du Programme, le chargé des opérations fait le point et exprime une satisfaction par rapport au comportement des bénéficiaires. C’est donc à juste titre qu’un appui additionnel est accordé et cela pourra produire selon lui plus de résultats.
Monsieur le Chargé des opérations, quelles ont été les projets concrètement financés par le ProCAD ?
Le ProCAD est le cadre de coordination des financements de la Banque mondiale dans le secteur agricole. Il a sous son portefeuille deux projets que sont le Projet d’Appui à la Diversification Agricole (PADA) et le Projet de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO). Après la phase initiale qui a duré cinq ans, les deux projets viennent de bénéficier d’un financement additionnel pour la consolidation des acquis de cette phase.
Quels sont les réalisations tangibles à l’actif de ce programme aujourd’hui ?
S’agissant du Projet d’Appui à la Diversification Agricole (PADA), les niveaux de réalisation des indicateurs par rapport à ses objectifs de développement sont entre autres les suivants : le nombre de bénéficiaires directs du projet au 31 Août 2018 est de 235 632 (55 432 bénéficiaires dont 25 679 femmes soit 47,18 % pendant le financement additionnel), contre une cible en 2021 de 250 000 ; la quantité de produits transformés est de 191 410 Tonnes (Riz : 61 370 Tonnes ; Anacarde : 9 640 Tonnes ; Ananas : 120 400 Tonnes) au 15 Août 2018 contre une prévision de 240 000 Tonnes en 2021 ; la quantité exportée d’ananas et d’anacarde de la zone du projet est de 216 460 Tonnes (Anacarde : 142 460 Tonnes ; Ananas : 74 000 Tonnes) contre une cible à fi n décembre 2021 de 350 000 Tonnes ; la productivité (rendements) est de 6,5 T/Ha pour le poisson, 2,2 T/Ha pour le maïs, 4,53 T/Ha pour le riz, 0,62 T/Ha pour l’anacarde et 59, 576/Ha pour l’ananas contre respectivement des cibles pour 2021 de 6 T/Ha pour le poisson, 3T/Ha pour le maïs, 6T/Ha pour le riz, et 0,8 T/Ha pour l’anacarde et 70 T/Ha pour l’ananas.
Sur la prise en compte du genre dans le projet, 38, 99% des bénéficiaires sont des femmes contre une cible à fin 2021 de 40 %. Outre ces réalisations, le PADA a : construit, réceptionné et mis à la disposition des producteurs 98 magasins pour le stockage du riz, de l’anacarde et des intrants. Il a financé 124 promoteurs de microprojets dans les filières ananas, riz, poisson et anacarde pour un montant de 1 519 891 961 FCFA. Le PADA a aussi accompagné et soutenu la création de l’Association Interprofessionnelle de l’Ananas du Bénin (AIA-B) et l’Interprofession de la Filière Anacarde du Bénin (IFA-B).
Pour le PPAAO, les niveaux de réalisation des indicateurs par rapport à ses objectifs de développement sont entre autres les suivants :
le nombre de bénéficiaires directs du projet au 31 Août 2018 est de 435 890 contre une cible en 2019 de900 000 ;
le nombre de technologies générées par le Projet avec au moins une augmentation de 15% de productivité pendant le contrôle est de 16contre une prévision de 20en 2019 ;
le nombre de producteurs/entreprises agro-alimentaires ayant adopté les technologies améliorées mises à disposition dans le cadre du Projet est de 220 442contre une cible en 2019 de 500.000.
Le Projet a offert 117 bourses (26 bourses de doctorat et 91 bourses de Master 2) de formation diplômante dans les métiers de l’agriculture aux étudiants. Il a aussi construit le nouveau bâtiment du Laboratoire des Sciences du Sol, Eau et environnement de l’INRAB. L’équipement du laboratoire est en cours d’acquisition.
En qualité de chargé des opérations, est-ce que les bénéficiaires ont satisfait les attentes du programme en ce qui concerne les résultats à atteindre ?
Vu les niveaux de réalisation des résultats de nos projets, nous sommes en bonne voie de réalisation de nos objectifs en ce qui concerne nos bénéficiaires. Cependant, pour la consolidation de nos acquis, nous avons besoin que les bénéficiaires soient plus proactives dans la libération de leur contrepartie particulièrement en matière de mise à disposition des actes de sécurisation des terre devant accueillir des infrastructures de nos Projets.
Les financements mis à la disposition des bénéficiaires étaient-ils suffisants ?
Les projets sous ProCAD ont pour vocation d’accompagner les bénéficiaires et ainsi contribuer à l’amélioration de la production agricole nationale. Les besoins sont immenses et nous n’avons ni les capacités ni la prétention de les couvrir intégralement.
Comment entendez-vous répartir les nouveaux financements pour que l’objectif du recul de la pauvreté attaché à ce programme puisse connaitre un début de réalité ?
Nous sommes actuellement dans une phase additionnelle pour chacun de nos deux projets et l’objectif est la consolidation des acquis et leur mise à l’échelle. L’accord de financement a prévu au vu des résultats du financement initial, les domaines stratégiques de financement au titre du financement additionnel. Il s’agit essentiellement de renforcer la disponibilité de semence de qualité (rejets d’ananas, plants greffés d’anacarde, etc.), de renforcer les infrastructures de production et de mise en marché, de renforcer les interprofessions et de faciliter l’accès au financement.
Avez-vous l’assurance que d’ici à quelques années, les bénéficiaires des différents projets sortiront la tête de la catégorie des véritables pauvres ?
C’est la raison d’être de nos interventions et pour les spéculations que nous encadrons, des améliorations nettes sont constatées aux plans de la productivité, de la transformation et même de la commercialisation.
Comment faire pour ne pas ratez les échéances futures ?
Une bonne planification couplée à un suivi dynamique de nos interventions avec l’appui de nos différents partenaires dont la PASCiB est l’une des clés de la réussite de nos projets. Il est indispensable de développer des stratégies pour un bon suivi et une mise en œuvre conséquente du Plan de Passation des Marchés, et aussi l’établissement de feuilles de routes pour l’exécution des actions programmées dans le temps imparti.
La veille citoyenne que joue la Plateforme des acteurs de la Société Civile au Bénin (PASCIB) auprès de vous est-il bénéfique ou négative ? Pourquoi ?
La veille citoyenne joue un rôle très utile à travers les actions qu’elle mène auprès du ProCAD ceci, dans le but d’améliorer nos performances qualitativement et quantitativement. L’action de la PASCiB auprès du ProCAD est positive. Grâce à elle, nous pouvons avoir des alertes précoces pour réajuster rapidement nos interventions.
Comment entendez-vous mieux collaborer avec elle pour les actions futures ?
La collaboration est très bonne actuellement, il s’agira de maintenir le cap.